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15 mai 2020 5 15 /05 /mai /2020 09:29

Ces petits riens du bonheur

Conte du jour, 50

C’était une femme droite et sincère qui cherchait le chemin du bonheur et le chemin de la vérité, pensant que l'un et l'autre se rejoignent.

Elle alla un jour trouver un vénérable maître soufi dont on lui avait assuré qu’il pourrait le lui indiquer. Celui-ci l’accueillit aimablement devant sa tente, et, après lui avoir servi le thé à la menthe, lui révéla l’itinéraire  tant attendu :

“ La route est longue, c’est vrai ; tu devras franchir des montagnes, des rivières, des forêts, des déserts… Tu auras chaud, tu auras soif,  mais tu ne peux te tromper. Et au cœur du village que je t’ai décrit, tu trouveras trois boutiques. Là te sera révélé le secret du bonheur et celui de la vérité.

 

La route fut longue. La chercheuse d’absolu passa de nombreux cols, des rivières, des forêts et des déserts ; elle eut chaud, elle eut soif, elle eut froid la nuit ; elle connut les ampoules, les pieds brûlants, la lourdeur des pas, les sols accidentés…

Jusqu’à ce qu’elle arrive en vue du village dont son cœur lui dit très fort : 

“ C’est là ! C’est là le lieu ! Oui, c’est là ! ”

 

Hélas ! Dans chacune des trois boutiques elle ne trouva comme marchandises que rouleaux de fil de fer dans l’une, morceaux de bois dans l’autre et pièces éparses de métal dans la troisième.

 

Lasse et découragée, elle sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière proche. La nuit venait de tomber, et la lune remplissait la clairière d’une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie légère, très belle et harmonieuse. D’où provenait cette musique ? De quel instrument ? De quel musicien ou musicienne ? Elle écouta quelques minutes puis se dressa et avança en direction de la musique. Cela venait de la lisière de la clairière. Stupéfaite, elle découvrit que l’instrument céleste était une cithare, faite des morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d’acier qu’elle venait de voir en vente dans les trois boutiques du village.

 

A cet instant, elle comprit. Elle comprit que le bonheur est fait de tout ce qui nous est déjà donné. Que notre tâche d’hommes et de femmes est d’assembler tous ces éléments qui nous sont déjà donnés, dans l’harmonie, et d’en jouer pour le monde.

 

Conte soufi.

Conte du jour, 50

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