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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 09:34

Demander pardon ?

Conte du jour, 49... et +

On a raison de le crier : indignes et scandaleuse ont été les violentes insultes et les menaces envers la communauté de La Porte ouverte à Mulhouse, à l’origine du premier ‘cluster’ du Covid en France. Les peurs irraisonnées ne justifient pas tout. Et on ne peut que compatir à la douleur des 38 victimes du covid parmi cette communauté.

Le pasteur de cette communauté a répondu aux questions d'une journaliste de Réforme, en justifiant l'événement. Rappelons malgré tout que, au moment de ce malheureux rassemblement (17 au 21 février), le covid est déjà identifié, l’Italie déjà atteinte, la responsabilité déjà identifiée et connue d’une secte évangélique responsable de la propagation du corona en Corée du Sud. De premiers malades sont déjà repérés en France, des mises en garde officielles déjà publiées, avec leurs gestes-barrière déjà préconisés.

Mais c’est un point de théologie qui m’étonne. Dans son article, le pasteur de la Porte Ouverte affirme que la contagion provoquée par son rassemblement n’était pas intentionnelle, et que par conséquent il n’avait pas à demander pardon… Je le cite : « Si je demande pardon, c’est que j’ai agi volontairement… ». Extraordinaire théologie d’un pasteur qui suggère que, s’il écrase un enfant sans le vouloir, il n’a pas à demander pardon, ni besoin d’être pardonné ! Quelle étrange et très novatrice théologie…  Ce pasteur confondrait-il le pardon qu’il s’attribue à lui-même, avec le pardon que Dieu nous offre ? On est spirituellement surpris, et un peu déstabilisé… Même si l’on est convaincu que le Très-Haut regrette, mais pardonne déjà, l’imprudence de ce pasteur.

Le pasteur de la communauté coréenne, lui, s’est publiquement incliné pour demander pardon…

 

Alors voici une petite anecdote :

Soldats et pardon

Dans son livre sur le pardon, Desmond Tutu évoque une illustration : on voit, dit-il, trois militaires américains devant le monument aux morts de la guerre du Vietnam. Dans la légende du dessin, l’un des trois demande :

            « - Avez-vous pardonné à ceux dont vous avez été les prisonniers ?

- Jamais je ne leur pardonnerai » répond un autre. 

Son compagnon lui dit alors :

            «  - Eh bien, tu resteras toujours leur prisonnier. »

 

NB. Bien sûr, je pardonne à ce pasteur. D’ailleurs, qui serais-je… ? Mais je réagis aux théologies funestes. J’espère que ce pasteur me pardonnera aussi… !

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