Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 16:45

David Roure est un ami, j’ai eu beaucoup de bonheur à travailler avec lui, joyeux, chaleureux, toujours positif, quand il était délégué à l’œcuménisme pour le 92.

 

Alors je me suis demandé ce qui ‘n’allait pas’ dans son manifeste « Pourquoi je ne suis pas protestant » (n° 3358, mars 2010). C’est simple : en bon catholique, il remplace systématiquement le Saint Esprit par l’Eglise. Dieu et le Christ figurent dans son texte, pas une fois le Saint Esprit, et en revanche maintes fois l’Eglise.

En particulier sur les trois enjeux, trois ‘oublis’, qui pour lui sont essentiels.

1)      La Parole de Dieu, écrit-il, est consignée dans l’Ecriture sainte, transmise par la Tradition et interprétée par le seul magistère (= l’Eglise). Eh bien, pour un protestant, l’Ecriture seule ne peut se comprendre et s’interpréter droitement que par, non pas le magistère de l’Eglise, mais l’action personnelle en nous de l’Esprit Saint.

2)      Pour le catholicisme, écrit-il, le Christ entre en relation avec le fidèle par l’intermédiaire de l’Eglise, rendant donc cette Eglise nécessaire à notre salut. Eh bien, pour un protestant, c’est l’Esprit Saint, lui seul, qui fait naître la foi en nous et nous met en relation avec le Christ, et est donc nécessaire non pas à notre salut, assuré par la grâce de Dieu, mais à notre réception de ce salut offert.

3)      L’eucharistie, écrit-il, est un sacrement de l’Eglise qui rend présent le Christ dans le sacrifice de la messe ; et il y faut donc la succession apostolique. Eh bien, pour un protestant, c’est le seul Saint Esprit qui, à travers la foi des fidèles rassemblés, rend présent le Christ lors de la Sainte Cène – qui n’est pas un sacrifice mais une mémoire, une nourriture, une joie et une promesse, et n’a donc pas besoin de prêtre, ni par conséquent d’une succession apostolique au demeurant mythique.

 

 

Mon ami David Roure aurait-il fait lui-même trois ‘oublis’, trois fois celui de l’Esprit de Dieu, remplacé par une institution trop humaine ?

Qu’à cela ne tienne, nous restons plus qu’amis : frères, et frères en Christ, partageant la même Ecriture et le même Sauveur ; si ce n’est la même théologie… et la même Eglise !

 

Paru dans Réforme du 22 avril 2010

Partager cet article
Repost0

commentaires