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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 10:19

Pour bien commencer cette nouvelle année, je vous propose un petit conte de Noël.

Vous direz si vous avez aimé ! 😊

 

Le 4e mage

Mathieu 2.1-7, 10-11 et 25.40

En vérité, les Rois-Mages ne sont pas des rois, mais des savants. Très riches.

On dit trois, à venir saluer le nouveau-né de Noël. Mais ce n’est pas écrit dans la Bible. Alors voici l’histoire étonnante du véritable 4e mage, car ils étaient quatre, mais seuls 3 sont arrivés jusqu’à Bethlehem.

. . .

Ces 4 mages avaient vu, ensemble, la nouvelle étoile qui annonçait la naissance d’un grand roi-sauveur. Alors, comme l’étoile leur montrait le chemin, ils sont partis pour le voir et l’honorer. Mais attention ! Avec tout un équipage ! Des dromadaires, des serviteurs, des ânes, des tentes et des coussins, des provisions de luxe, de beaux habits et… de magnifiques cadeaux pour ce bébé futur roi et futur sauveur…

Et Ils sont partis, tous les 4, avec leur bel équipage, en suivant l’étoile. Tous les quatre étaient très sages et très savants. Mais le 4e était le plus gentil.

     En chemin, ils rencontrent un vieillard qui leur demande de l’aide. Les 3 premiers mages lui répondent : « Nous te comprenons, mais, vois-tu, nous allons honorer le grand roi-sauveur qui vient de naître, nous devons suivre l’étoile, et toutes nos richesses sont les cadeaux que nous devons lui offrir… Nous ne pouvons donc rien te donner, excuse-nous. »

Mais le 4e mage, lui, s’arrête, écoute plus longtemps le malheureux. …Et il lui dit : « Tiens, prends cet âne, avec ces provisions et un peu d’or ; le bébé-roi-sauveur ne m’en voudra pas. »

Ensuite, le 4e mage doit se presser, avec tout son équipage pour rattraper les 3 autres qui ont continué de suivre l’étoile.

      Un peu plus tard, les mages passent à côté d’un abri de fortune - comme on en voit dans les camps de réfugiés. Et là, quelqu’un les interpelle : « Messieurs, regardez, une femme malade est là, avec son enfant, elle a besoin de soins mais elle n’a rien… »  De nouveau, les mages répondent : « Nous comprenons bien, mais voyez-vous, nous allons honorer le grand roi-sauveur qui vient de naître, nous devons suivre l’étoile. Et toutes nos richesses sont les cadeaux que nous devons lui offrir. Nous ne pouvons donc rien vous donner, excuse-nous. »  

Mais… le 4e mage s’arrête, écoute, descend de son dromadaire, entre dans l’abri, parle avec la malade, et finalement lui dit : « Tiens, accepte ce grand flacon de myrrhe qui soigne, cette chaude couverture de velours et quelques provisions. Le bébé-roi-sauveur ne m’en voudra pas ! ». Du coup, le 4e mage a pris du retard, il doit faire courir ses dromadaires et ses ânes pour attraper les 3 autres, qui ont continué de suivre l’étoile.

       Encore plus loin, les mages sont arrêtés par un jeune chômeur, qui explique être venu d’un pays victime de la sècheresse, mais il ne trouve aucun emploi et demande à ces riches voyageurs un petit travail. Mais ils répondent comme aux premiers : « Nous ne pouvons pas... Nous devons honorer le bébé-roi… »

Mais le 4e mage s’arrête, l’écoute et lui dit : « Tiens : on va te donner un de mes dromadaires, avec sa charge, tu pourras alors créer ta petite entreprise. Le bébé-roi ne m’en voudra pas… ». Puis le mage repart, et doit à nouveau se dépêcher pour essayer de rejoindre les 3 autres, qui sont déjà très loin  à l’horizon…

En route, il rencontre alors un couple, qui se dispute. Le 4e mage s’arrête à nouveau, et… il leur demande un service ; ils bavardent, de tout, le temps, la sécheresse, le climat, de Dieu qui nous protège et nous pardonne. Si bien que de l’avoir aidé, l’homme et la femme repartent réconciliés…

Et cette fois, les 3 autres mages sont si loin qu’on ne les voit plus. L’étoile elle-même a disparu à l’horizon… Mais il continue.

            Ainsi, de rencontre en rencontre, de cadeaux en cadeaux, le temps passe, les années passent, et finalement le 4e mage arrive enfin à Jérusalem. Mais seul, à pieds, sans équipage, ses beaux habits tout usés : il a tout donné au fur et à mesure… Quant à l’étoile, elle a disparu depuis bien longtemps.

Mais cela ne fait rien, tout ce long voyage était pour voir l’enfant sauveur : eh bien, il le verrait ! Alors il interroge tout le monde à Jérusalem : « Où est donc l’enfant-sauveur ? Où est son palais ? ». Mais personne ne comprend de qui il parle. Quel enfant-sauveur ? Quel palais ? Rien, aucune trace, pas le moindre souvenir… Alors le 4e mage sort de Jérusalem, va de village en village, de campagne en campagne, interrogeant chacun, chacune…

Jusqu’à ce qu’un vieux berger, près du désert, lui dise : « Ah oui, je me souviens… Oh, c’était il y a longtemps, 10 ans peut-être. On y avait cru. Il faut dire : ça avait été quelque chose, des anges partout, la musique venant du ciel, une naissance étrange, dans une étable. Vous imaginez ? Et un tout-petit, si petit, mais si beau. Des parents étonnants, et tout ce monde autour : j’étais avec les autres bergers, et puis les 3 mages venus d’Orient, magnifiques, avec leurs cadeaux somptueux… A Bethlehem, c’était.

Mais tout ça, c’est oublié maintenant…

      Mais le 4e mage ne voulait pas renoncer. Il a enquêté. Longtemps. Partout. Témoin après témoin, indice après indice, souvenir après souvenir. Il est finalement arrivé à Nazareth. Et là, il a trouvé l’enfant, ses frères et ses sœurs : Jésus, son nom. Mais… juste un enfant comme les autres, le fils d’un charpentier et d’une femme simple, croyante, mais rien d’une reine. Le 4e mage a quand même parlé avec l’enfant, il a été surpris de sa sagesse et de sa bonté. Alors le 4e mage a raconté son long voyage, ses rencontres, son incroyable retard, la dispersion de tous ses cadeaux, sa longue recherche… et qu’il n’avait plus rien à lui offrir.

« Oui, je sais, lui a dit l’enfant. Tous les cadeaux que tu as donnés en chemin, depuis 10 ans : c’est un peu comme si tu les avais donnés à moi. Et c’est aussi moi qui les ai reçus. Le vieillard, la femme malade, le chômeur étranger, le couple fâché, et tous les autres, c’était moi, aussi.

Et je vais te dire : tout ce temps où tu m’a cherché, c’est un peu moi que tu  rencontrais. J’étais à côté de toi, et c’est moi qui te remerciais quand tu me secourais. Tu m’as ainsi montré le chemin de la bonté ».

                                                                                                                                

D’accord, cette histoire de mages n’est pas dans la Bible. Mais dans la Bible Jésus a vraiment dit : « Je vous le dis en vérité, chaque fois que vous faite ces choses à l’un des plus petits de mes frères ou sœurs, vous les faites à moi-même ».

                                                                                                                          Jean-Paul Morley, Noël 2023

 

 

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