Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 09:50

Aujourd’hui, le confinement s’allège… Mon stock de contes aussi !

Alors en voici un pour ce 1er décembre ; demain un texte à la fois très drôle et un peu polémique ; puis ce sera un texte pour se réencourager à vivre ;

 et enfin, jeudi, un dernier conte pour annoncer un Noël Joyeux !

 

Abraham, un intégriste ?

Conte du jour, 121

Lorsque Dieu a demandé à Abraham de « faire monter son fils », ce dernier a entendu : « sacrifie ton fils ». En hébreu, le verbe est le même car le sacrifice est une élévation. Mais comment Abraham a-t-il pu penser que Dieu lui demandait de tuer l’enfant de la promesse ?

Nous connaissons les interprétations magnifiques de ce passage, à commencer par celle de Kierkegaard qui a fait de l’obéissance d’Abraham le saut dans l’absolu, la radicale acceptation de ce qu’il ne comprenait pas. On peut aussi se demander si la réponse d’Abraham n’est pas celle de l’intégriste qui est prêt à tout sacrifier, à commencer par la vie des siens, pour sa croyance.

Mais si Dieu n’a pas demandé à Abraham la mort de son fils, quel est le sens de ce passage ? Un détail permettrait de répondre à cette question. Lorsque Isaac demande à Abraham où est l’agneau pour le sacrifice, ce dernier répond : « Dieu pourvoira lui-même à l’agneau. » Et Dieu a effectivement pourvu en donnant à Abraham… un bélier. Quelle est la différence entre un bélier et un agneau ? Le bélier est le père et l’agneau l’enfant. Abraham croyait qu’il devait sacrifier son fils, mais c’est un père qu’il a offert. Ce qu’Abraham a dû sacrifier à Dieu, ce n’est pas son enfant mais son désir de posséder les autres, à commencer par ses enfants. Il a dû apprendre que les autres ne lui appartenaient pas, et qu’ils étaient appelés à leur propre chemin.

Antoine Nouis, dans Réforme

Partager cet article
Repost0

commentaires