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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 16:15
Conte du jour 4

La peur

Covid (Co-vide ?) : on lit beaucoup de choses intelligentes, critiques ou bienveillantes, dans Réforme, Le Monde ou ailleurs. Mais on n’y trouve guère ce qui me frappe : la peur. On n’ose pas l’avouer ? Il me semble que nous vivons un mélange de déni et de peur, parce que chacun/chacune sait, sans pouvoir y croire, qu’il/elle sera peut-être mort.e dans 15 jours. Personnellement ; je le sens depuis le tout début, et bien sûr davantage depuis que je suis atteint – de façon bénigne à ce jour – mais n’est-ce pas une question diffuse qui nous accompagne ? On devient lucide : nos projets en cours pourraient s’arrêter net ; ce qu’on  a bâti avec nos proches au long des ans pourrait s’effondrer, et pire, nous pourrions abandonner nos aimés du jour au lendemain. Le temps se suspend et nous n’y pouvons guère. La prière, c’est vrai, permet d’accepter pour soi-même. Mais pour nos proches ?

Ressentez-vous cette peur diffuse et personnelle, ou bien chacun/chacune parvient-il à chasser cette éventualité ? Votre avis ?

Alors, pour aujourd’hui, rappelons la belle histoire du pauvre Simon ; c’est bon pour le moral !

Simon…

Un clergyman, assez soucieux, disait un soir au gardien de l’église : “Je suis tracassé : chaque jour, à midi, depuis des semaines, un pauvre vieux aux habits râpés, entre dans l’église. Je peux le voir de ma fenêtre : il s’avance vers le chœur, n’y reste que quelques minutes, puis ressort. Cela me paraît bien mystérieux et je m’inquiète, sachant qu’il y a des objets de valeur dans l’église. J’aimerais que vous puissiez l’interroger.”

Le lendemain, et plusieurs jours de suite, le concierge vérifie qu’en effet le pauvre visiteur, sur le coup de midi, entre dans l’église pour un court moment, puis sort sans hâte.

Il l’accoste enfin :

  • « Dis donc l’ami, qu’est-ce qui te prend de venir ainsi à l’église ?
  • Je vais prier, dit tranquillement le vieil homme.
  • Allons donc ! Vous ne restez pas assez longtemps pour cela. Vous aller seulement jusqu’à l’autel puis vous repartez. Qu’est-ce que cela signifie ?
  • C’est exact, répond le vieil homme. Mais voyez-vous, je ne sais pas faire une longue prière. Pourtant je viens chaque jour à midi et je dis simplement : « Jésus…c’est Simon ! » Puis j’attends une minute et je m’en retourne. C’est une petite prière, mais je crois qu’il m’entend… »

Peu après, le pauvre Simon est renversé par une moto. On le transporte à l’hôpital. La salle où il est soigné donne depuis longtemps beaucoup de soucis à l’infirmière qui l’a en charge : les malades sont grincheux, ils râlent, gémissent, se plaignent du matin au soir. Tous les efforts en vue d’améliorer l’ambiance restent vains. Mais un jour, l’infirmière entend un éclat de rire, elle s’étonne et demande : “Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Je n’ai jamais vu cela : vous voilà de bonne humeur ! Où sont vos plaintes, vos gémissements, vos cris, vos pleurs qui me fatiguent tant ?”

“ Oh, c’est à cause du vieux Simon. Il souffre, il a mal, mais jamais il ne se plaint, il est toujours joyeux, content, il nous donne courage – cela nous fait honte…”

L’infirmière se dirige vers le lit de Simon :

  • Vous avez fait un miracle, vous avez fait envie à tous, vous êtes heureux et joyeux malgré vos douleurs, c’est formidable, merci !
  • Comment ne le serais-je pas, répond Simon, c’est grâce à mon visiteur, lui me rend heureux jour après jour !
  • Votre visiteur ? Mais Simon, il n’y a jamais personne qui vient vous voir, vous êtes seul du matin au soir, je n’ai rencontré aucun membre de votre famille ni aucun ami... Alors quand vient-il ?
  • Tous les jours à midi ! répond Simon dans un élan joyeux. Il se tient là, au pied de mon lit, je le vois, et il me dit : « Simon…, c’est Jésus ! »

 

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